Des plans vrais, sans détour
Ce soir, j’veux juste du sexe. Pas envie de me retenir, pas envie de faire semblant. Papa solo, la semaine c’est boulot, gamin, dodo… mais là, j’ai besoin de lâcher prise, de remplir cette soirée vide avec du vrai plaisir. J’ai traîné dans le Centre-ville, croisé des regards sur la Place Cordesse, mais rien de concret. J’ai pas envie de tourner autour du pot, j’veux du contact, du corps à corps, sans prise de tête. Si t’es dans le coin, que t’as aussi envie de vibrer, que ce soit Place Henri Cordesse ou ailleurs à Marvejols, on se retrouve, on oublie tout le reste. Pas de blabla inutile, juste deux adultes qui savent ce qu’ils veulent. On partage ce moment ou pas ?
Ce soir, Marvejols me semble vide. Les enfants sont chez leur mère, l’appartement résonne d’un silence qui me colle à la peau. J’ai traîné dans le centre-ville, les mains dans les poches, à regarder les vitrines fermées, les pavés luisants sous les lampadaires. J’ai croisé des regards, des sourires esquissés, mais rien qui ne vienne remplir ce creux, ce manque qui me ronge. J’ai envie de chair, de chaleur, de sentir une peau contre la mienne, de ne pas me retenir, pour une fois.
Je me suis arrêté Place Cordesse, là où les terrasses sont désertes à cette heure. J’ai repensé à ces soirs d’été où tout semblait possible, où les rires s’envolaient dans la nuit, où les corps se frôlaient sans pudeur. J’ai envie de retrouver cette sensation, ce frisson qui monte quand on sait que la soirée ne s’arrêtera pas à un simple verre. J’ai envie de sentir des mains qui glissent sous ma chemise, de goûter une bouche avide, de mordre, de prendre, de donner sans compter.
Je marche, je tourne, je m’arrête Place Henri Cordesse. Les souvenirs me reviennent, des baisers volés dans une ruelle, des promesses murmurées à l’oreille, des envies qui brûlent et qui n’attendent pas le lendemain. Ce soir, je ne veux pas me contenter de fantasmes. J’ai envie d’un plan cul, là, maintenant, à Marvejols. J’ai envie de sentir l’urgence, la tension, la sueur sur nos peaux, les draps froissés, les râles étouffés. J’ai envie de tout donner, de tout prendre, sans retenue, sans faux-semblant.
Je veux qu’on se dévore, qu’on se découvre, qu’on se laisse aller à nos envies les plus crues. Je veux sentir tes ongles dans mon dos, ta langue sur ma peau, ton souffle court contre ma bouche. Je veux qu’on oublie le monde dehors, qu’on se perde dans la nuit, qu’on s’offre ce plaisir sans lendemain, juste pour combler ce vide, juste pour se sentir vivant.
Ce soir, je ne veux pas me retenir. J’ai envie de toi, de nous, de ce moment où tout explose, où tout s’arrête, où il n’y a plus que le plaisir, brut, intense, sans filtre. On partage ce moment ou pas ?