Des plans vrais, sans détour
Le lit est vide, c’est dommage. Y’a personne à la maison, sauf mon envie qui tourne en rond. Franchement, à Briançon, entre les ruelles de la Vieille Ville et les soirées qui s’étirent à Serre Chevalier, je me dis qu’il doit bien y avoir quelqu’un d’aussi chaud que moi, prêt à faire monter la température. Même à Sainte-Catherine, je croise des regards qui en disent long, mais ça reste souvent des sourires timides. Moi, j’ai pas envie de tourner autour du pot : je cherche un plan cul, un vrai, sans prise de tête, juste du plaisir partagé et des moments torrides. Si toi aussi t’en as marre des discussions sans fin et que t’as envie de passer à l’action, on se retrouve où tu veux, quand tu veux. C’est pas plus compliqué que ça.
Briançon
Briançon
Ce soir, Briançon est à moi. Pas un bruit dans l’appartement, pas une ombre qui traverse le couloir. Juste moi, et cette envie qui me colle à la peau, qui me brûle le ventre. J’ai laissé la fenêtre entrouverte, la fraîcheur de la montagne s’infiltre, caresse mes épaules nues, me rappelle que dehors, la ville dort. Mais moi, je ne dors pas. Je rêve, je fantasme, je m’impatiente.
Je repense à la Vieille Ville, à ses ruelles pavées où je t’ai croisé la première fois. Ton regard, un peu perdu, un peu joueur, m’a suivi jusqu’à la fontaine. On s’est frôlés, à peine, mais j’ai senti la promesse dans l’air, cette tension qui ne demande qu’à exploser. Depuis, chaque fois que je passe devant la porte cochère, je me demande si tu penses à moi, si tu te souviens de la chaleur de nos mains qui se cherchent, de nos rires étouffés sous les arcades.
Serre Chevalier, c’est notre terrain de jeu. On s’y retrouve parfois, à la tombée du jour, quand les skieurs ont déserté les pistes et que la montagne appartient aux audacieux. Je me souviens de la neige qui fondait sur ta peau, de nos corps emmêlés dans la lumière bleue du soir. Là-bas, tout est permis, tout est possible. On oublie le monde, on oublie les règles. Il n’y a plus que nos souffles, nos envies, nos corps qui se cherchent et se trouvent, encore et encore.
Mais ce soir, c’est à Sainte-Catherine que je pense. Ce quartier tranquille, presque sage, où personne ne se doute de ce qui se trame derrière les volets clos. J’imagine ta silhouette dans l’embrasure de la porte, ton sourire qui me défie, tes mains qui m’attirent. Je veux sentir ton parfum, goûter ta peau, m’abandonner à la fièvre qui me dévore. Ici, il n’y a pas de voisins curieux, pas de regards indiscrets. Juste toi, juste moi, et cette urgence de se retrouver, de se perdre l’un dans l’autre.
Y’a personne à la maison, sauf mon envie. Elle est là, vivace, impatiente, prête à tout. Je t’attends, je me languis, je me prépare. Briançon peut bien s’endormir, moi je suis en éveil, tout entier tendu vers cette promesse de plaisir. Ce soir, je veux un plan cul, un vrai, sans détour, sans faux-semblant. Juste du désir, du vrai, du brut, dans cette ville qui me connaît par cœur.
C’est pas plus compliqué que ça.